Les mines et les usines ont déterminé la structuration des territoires urbains des anciens bassins industriels, léguant un socle spécifique à partir duquel la ville doit se reconstruire. Face à l’obsolescence de leur configuration urbaine et de leur fonctionnalité structurées par l’industrie, les anciennes villes industrielles sont confrontées à d’inévitables processus de recomposition urbaine.
Ce travail de thèse a pour objectif d’examiner la question de l’urbanisme soutenable appliquée
aux territoires marqués par l’industrie lourde. Le passage d’une logique industrielle obsolète à une logique urbaine soutenable requiert une somme d’actions corrélées, destinées notamment à la réadaptation du territoire aux enjeux contemporains, à sa revitalisation économique, à la recherche d’une meilleure accessibilité spatiale et sociale et d’une qualité urbanistique et architecturale construite autour de totems patrimoniaux à forte valeur identitaire.
L’analyse de l’agglomération franco-luxembourgeoise d’Esch-sur-Alzette – Villerupt s’avère particulièrement intéressante, dans la mesure où l’attractivité luxembourgeoise et le redéveloppement urbain ambitieux de la friche sidérurgique de Belval ont permis de redynamiser les anciennes communes industrielles qui souhaitent corriger et maîtriser leur complémentarité transfrontalière et se sont engagées dans un projet de construction d’une “éco-agglomération transfrontalière”. Dans cette perspective, la taille et la centralité des friches industrielles en font des sites stratégiques à réurbaniser en priorité, au lieu de poursuivre l’urbanisation des surfaces agricoles, principalement alimentée par le phénomène frontalier.